Le 24 avril 2013 au Bangladesh, un immeuble abritant des ateliers de confection s’effondrait, faisant plus de 1138 morts et 2000 blessés. Des cendres de cette catastrophe est né le collectif Fashion Revolution qui, grâce à la Fashion Revolution Week et son hashtag #WhoMadeMyClothes?, souhaite alerter consommateur·rice·s et fabricants sur ce qui se cache derrière leurs vêtements.
Publié le 31 aoû 2023
Temps de lecture : 3 minutes
L’effondrement du Rana Plaza, un drame qui aurait pu être évité
Symbole tristement célèbre de la Fast Fashion et des abus des grandes marques, l’effondrement du Rana Plaza avait mis en lumière les conditions de travail déplorables des travailleur·euse·s textiles au Bangladesh.
Salaires indécents, horaires interminables, lieux de travail non sécuritaires et pratiques déficientes en matière de santé… les droits des travailleur·euse·s ne sont pas respectés et ils subissent des mesures de répression extrême lorsqu’ils tentent de se syndiquer.
La veille du drame, des inspecteurs avaient découvert des fissures dans l'immeuble et requis son évacuation et sa fermeture. Si les commerces et la banque qui occupaient les niveaux inférieurs avaient fermé sans attendre, les ouvrier·re·s des ateliers de confection avaient été contraints de continuer à travailler.
Remettre en question sa manière de consommer pour changer le système tout entier
Au lendemain de cette catastrophe, Carrie Somers lance ce qui deviendra le plus grand mouvement d’activisme de la mode au monde : le collectif Fashion Revolution.
« Nous estimons que le monde a besoin d’un changement radical, dans nos relations – les uns avec les autres, avec nos vêtements, au sein des chaînes d’approvisionnement de la mode et avec le monde naturel – afin d’amplifier les droits des personnes et les droits de la nature partout où les décisions sont prises.
Fashion Revolution Belgique est membre de la galaxie Fashion Revolution, une organisation internationale qui mobilise le pouvoir citoyen pour une industrie textile plus respectueuse de la planète et de ses habitants. Nous travaillons dans plus de 96 pays afin de trouver des solutions durables pour mettre fin aux impacts et aux injustices de l’industrie textile dans le monde. »
Un appel aux citoyen·ne·s du monde : #WhoMadeMyFabric?
Alors qu'un nombre croissant de marques partagent la liste des usines où leurs vêtements sont confectionnés, la grande majorité ne divulgue pas encore les installations où les tissus et les fils sont fabriqués.
Or, lorsqu’on regarde plus loin dans la chaîne d'approvisionnement, où les tissus sont tricotés ou tissés, les textiles sont traités et lavés, les fils sont filés et teints, les fibres sont triées et transformées et les matières premières sont cultivées et cueillies… il reste un manque généralisé de transparence.
Pour contrer cette tendance, Fashion Revolution Belgique appelle les consommateur·rice·s à demander plus de transparence à leurs marques préférées en les interpellant sur les réseaux sociaux grâce au hashtag #WhoMadeMyFabric?
Une mobilisation inédite ayant permis de belles avancées
Depuis le lancement de la campagne « Fashion Revolution Week », des milliers de citoyen·ne·s partout dans le monde se sont mobilisé·e·s pour demander des changements dans la mode.
Cette mobilisation inédite a permis la mise en place de l'ACCORD au Bangladesh : des accords sur les mesures d’hygiène et de sécurité qui a permis de réduire drastiquement le nombre de victimes de l'industrie textile.
En 5 ans, les partages du hashtag #WhoMadeMyClothes? sur les réseaux sociaux ont été multipliés par 4. Au vu de l'insistance des demandes pour davantage de transparence, les marques et les politiques réagissent. Ainsi, en 2020, sur les 98 marques évaluées depuis 2017, le score d’Index de Transparence (qui évalue tous les ans le niveau de transparence des marques de mode) a augmenté de 12% (portant ce dernier à 32%).
Des avancées qui s’inscrivent dans un changement durable de l’industrie de la mode et qui ne seraient pas possibles sans l’engagement des consommateur·rice·s que vous êtes !
Alors, cette année, vous participez ?
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Sources :
